Les 276 migrants secourus par l'Ocean Viking la semaine dernière ont été autorisés à débarquer en Italie mais ont été immédiatement placés en quarantaine par prévention face à l'épidémie de Coronavirus. Crédit : SOS Méditerranée
Les 276 migrants secourus par l'Ocean Viking la semaine dernière ont été autorisés à débarquer en Italie mais ont été immédiatement placés en quarantaine par prévention face à l'épidémie de Coronavirus. Crédit : SOS Méditerranée

Le ministère de l'Intérieur italien a placé en quarantaine les 274 rescapés de l'Ocean Viking qui ont été autorisés à débarquer en Sicile dimanche. L'équipage craint que l'épidémie de coronavirus ne serve de "prétexte" pour empêcher le navire de secourir d'autres migrants en mer.

Après plusieurs jours d'attente en mer, les 276 migrants secourus par l'Ocean Viking ont été autorisés à débarquer, dimanche 23 février, à Pozzalo en Sicile. Toutefois, par mesure de précaution, "les migrants seront maintenus en quarantaine" dans la ville et l'équipage du navire isolé à bord, a précisé dimanche, dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur italien.

"Alors que l'Italie prend des mesures exceptionnelles de santé publique, Médecins sans Frontières et SOS Méditerranée comprennent ses préoccupations et se conforment aux mesures préventives", a réagi l'ONG française qui affrète le navire en partenariat avec MSF. "L'épidémie de Covid-19 ne doit cependant pas entraîner un nouvel épisode d'anxiété injustifié auprès du public concernant les personnes secourues en mer, ni servir de prétexte pour empêcher l'Ocean Viking de reprendre sa mission de sauvetage en Méditerranée centrale", poursuit SOS Méditerranée.

L'Italie fait actuellement face à une multiplication soudaine des cas de coronavirus. Une dizaine de villes du nord du pays étaient dimanche en quarantaine, avec interdiction d'y entrer et d'en sortir. Le nombre de cas s'élève désormais à "plus de 100", selon le président de la région Lombardie Attilio Fontana.

La quarantaine de l'équipage de l'Ocean Viking doit durer 14 jours, au large de Pozzalo. Le navire avait secouru 276 migrants en détresse lors de trois opérations de sauvetage mardi 18 et mercredi 19 février.

De son côté, le Sea Watch 3 attend toujours l'attribution d'un port sûr pour débarquer les 121 migrants qui se trouvent à son bord depuis mercredi. "Après une réaction initiale de joie et de soulagement, beaucoup de rescapés souffrent d'épuisement extrême. [...] Notre équipe s'occupe actuellement de soigner les blessures et tente de créer un environnement sécurisé", a tweeté l'ONG Sea-Watch. Traces de coups, coupures ou encore brûlures de cigarettes : l'équipage continuait dimanche les consultations médicales dans l'attente de pouvoir débarquer.

Dans la nuit de dimanche a lundi, plusieurs dizaines de migrants répartis sur deux embarcations ont de nouveau été secourus par le Sea Watch 3 : 54 personnes se trouvaient dans la première, 19 dans la seconde. Ce qui porte à 194 le nombre de rescapés à bord du navire qui demeure actuellement le seul au large des côtes libyennes.

 

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